La routine à l'hôpital.

(Je répoooonds : message édité !)

J'étais venue dans le but de voir un peu l'hopital, et aussi de savoir si je pouvais m'y plaire. J'avais fait quelques études sur la médecine durant quelques années de ma vie en parallèle des études normales effectuées par la population. Et puis, comme je commencais à manquer d'argent... Il fallait bien que je cherche un nouveau travail, non ?

Toujours vêtue à mon gout, c'est à dire pas celui des autres en général, je portais ce jour là une robe courte rose qui laissait voir mes jambes et des chaussures à talons ivoires, qui seyaient bien avec cet habit selon moi. Je m'étais donc assise sur l'ordre généreux de la secrétaire dans la salle d'attente, tandis qu'elle trifouillait dans ses registres avec un air supérireur. Un chaise au hasard, un magazine initéressant pour faire passer le temps... Et ce satané médecin que mon père conaissait qui n'aparaissait pas ! Soudain, une porte s'ouvrit, brulant ma curiosité. Etait ce enfin le médecin que j'étais venue solliciter ?

Non. C'était un jeune homme, poussé par une infirmière, comme jeté de la salle de consultation. Je retins avec mal un grand sourire, vu l'air entêté qu'il affichait. Puis, je me levais, et posais mon magazine sur la table où le tas de revues formait une petite pyramide. J'avais attendu assez longtemps, et maintenant je commencais à en avoir un peu marre. Passant devant le jeune homme, je m'arrêtais à la table de la secrétaire, et toussotait pour signaler qu'il fallait qu'elle lève le nez de ses registres. Puis je lui demandais ou le docteur était en ce moment, et elle me répondit toujours qu'il était occupé. Sa réponse prétentieuse m'énerva encore d'avatange, et je claquais du sol avec mes talons en me dirigeant vers la salle d'attente de nouveau, pour me réassoir, et me calmer surtout. Mais, sans m'ne rendre compte, je heurtais la table basse sur laquelle étaient posées les revues :

"itaaa !"

Et immédiatement je m'accroupis, les mains sur ma jambe, fermant les yeux pour ne pas pleurer devant le jeune homme qui était dans la salle d'attente. J'entendis avec effroi le bruit d'un magazine verni qui glissait lentement, puis qui tombait par terre, puis suivi d'un autre, et soudain la pile s'effrondra sur moi, qui n'ayant pas prévu tout ceci, fut projetée par terre. Je fermais obstinément les yeux. Quelle honte ! J'espérais que le jeune homme était parti...

J'ouvris un oeil, puis l'autre, et apercus un gel douche en solde. Je repoussais le magazine de ma tête, le refermais, et me rassis. Mon genou me lancait légèrement, et la pile de revues était éparpillée autour de moi. Je remis le magazine qui me couvrait les yeux tout à l'heure sur la table basse, puis je commencais à les ranger les un après les autres, en petites piles ordonnées, toujours assise par terre, faisant attention à ce que ma robe ne remonte pas, je vis avec étonnement le médecin que j'était venue saluer arriver en courant. Son visage était tout rouge et il s'écria :

"ITTTTSUUUUUUUUUU"

Eh? Itsu ? C'était quoi ?

"DIS-MOI QUE TU N'AS PAS OSÉ!?"

Oh, alors, je comprenais mieux. C'était le nom du jeune homme que j'avais entrevu tout à l'heure. Mais pourquoi le médecin était aussi énervé ? Il me semblait l'avoir toujours vu calme et maitre de lui meme lorsque mon père le faisait venir a notre demeure. Etrange... Je continuais à ranger les derniers magazines, tout en écoutant leur conversation, mais sans oser tourner la tête vers eux. Le jeune homme, Itsu, répondit alors :

"C'est pas de ma faute que vous m'avez cru,vous savez... j'avais seulement mal à mon bras gauche et ma jambe gauche."

Quoi ? Je posais un magazine un peu trop fort, et il claqua sur la table basse, mais les deux hommes, trop occupés à se disputer, n'entendirent rien. Tant mieux... Je soufflais légèrement de soulagement, puis me crispais. Quoi ? Il avait bien dit qu'il avait SEULEMENT mal au bras et a la jambe ? S'il était venu à l'hopital, c'est qu'il devait quand même avoir des dommages sérieux. Et apparement, il connaissait bien le médecin lui aussi, mais il me sembla rapidement que ce n'était pas pour les même raisons que moi. Le dernier magazine posé et bien rangé, je me relevais, et osais enfin les regarder.

Itsu semblait avoir les cheveux d'une couleur un peu ambrée, ce qui me surprit. Ce ne devait surement pas etre naturel... Il était plutot grand, assez normal, en fait, vu de dos. Je passais au médecin, qui lui était tout rouge. Il n'avait pas changé depuis la dernière fois que je l'avais vu. Ses cheveux blancs sur son crane brillant, ses grandes lunettes dorées et sa veste blanche qui lui arrivait aux genoux me firent sourire. Alors, il sembla m'apercevoir. Je m'avancais vers lui, et m'inclinais par politesse pour le saluer. Lorsque je relevais le regard, je remarquais qu'il avait perdu toute rougeur et ce fut lui qui à sont tour se baissa presque jusqu'à terre, plusieurs fois de suite. Je trouvais cela un peu gênant, mais cet homme vénérait mon père, et comme j'étais sa fille et sa seule descendante, il me tenait en grand respect par la même occasion. Je pris la parole la première, remettant une mèche de cheveux derrière mon oreille :

"Eh bien, Asano, vous n'avez pas changé depuis notre dernière rencontre."

Il se releva au son de ma voix, et me regarda avec admiration :

"Et vous, Mademoiselle Takahashi, avez bien grandi et vous êtes devenue une belle jeune fille..."

Je le coupais, il commencait à s'égarer un peu trop à mon gout :

"Oui, en fait, j'étais venue pour vous saluer et vous parler un peu à propos de mon avenir."

Il prit un air sérieux qui me fit sourire, et j'allais commencer à lui parler vraiment lorsqu'un soupir dans mon dos me rappela que le jeune homme était toujours là, et qu'il souffrait. Je reformulais ma phrase, et décidais de le faire passer avant moi. Ca ne ressemblerait pas à l'attitude de quelqu'un de mon rang, mais je ne pouvais rester de marbre face à quelqu'un qui avait des blessures et qui attendait pour etre soigné.

"Mais je vois que je vous dérange dans votre tra...
-MAIS NON, VOUS NE ...
-Si, j'insiste, et je vous prie de me parler après que vous vous soyez occupé de ce jeune patient."

Je ne fus pas coupée dans mes paroles cette fois ci, et je m'écartais d'un pas, pour laisser le jeune homme face à son médecin. Au contraire, le médecin réfléchit un instant, puis il nous sourit, et me dit :

"Alors, j'ai une condition, Mademoiselle Takahashi. Restez donc à mes côtés, soigner cet inconscient ne me prendra pas trop de temps."

Comprenant que si je refusais, je risquais de me mettre en mauvais termes avec lui et par conséquence de briser l'union de nos familles, je lui répondis, toujours avec le sourire :

"Très bien, allons y maintenant."

Le médecin hocha la tête et invita le jeune homme à passer avant lui pour aller dans le couloir afin d'arriver à une salle particulière.

J'allai poser la main sur la poignée de la porte mais un long soupir venant de derrière moi m'interrompit dans mon geste pour partir. Je me retournais, un peu surprise, et j'apercus le prénommé Itsu la main dans les cheveux, les yeux fermés, ce qui me fit sourire de nouveau. Il avait un air très inspiré, presque comme s'il allait parler à quelqu'un de très important dans un discours ou chaque mot devait etre à sa place et exprimer exactement ce pour quoi il avait été prononcé.

"En résumer : vous dîtes que vous n'écoutiez pas du tout "

Je rougis légèrement. Oui, c'est vrai, je n'écoutais rien du tout de ce qu'ils avaient bien pu se dire, mais aurais je du écouter ? Je pensais qu'ils allaient plutot parler d'affaires privées entre eux, après tout c'était une consultation médecin-patient... C'était d'ailleurs pour ca que j'avais proposé de sortir.

"que votre nom de famille n'est pas Takahashi, enfin par le début de votre phrase pas par la face du médecin..."

La, je fis un pas vers lui. Mais si, je m'appelais Takahashi ! Et alors, ca lui faisait quoi ? Puisqu'il venait de dire que je n'avais rien écouté, il ne devrait pas s'inquiéter des réponses que j'ai pu fournir totalement au hasard ! Je commencais à m'énerver un peu, mais lorsqu'il mentionna le médecin je me rappelais qu'il fallait que je reste dans mon role de fille de bonne famille pour ne pas perdre d'importance aux yeux d'Asano.

"secondement vous n'avez aucunement le besoin de sortir de cette pièce... "

La, je souris. Il était confus dans ses phrases, et avait remplacé le troisièmement en secondement. Enfin, il ne sembla pas s'en rendre compte, alors je ne fis rien remarquer. Tout ce qu'il fallait retenir en fin de compte était que je pouvais rester, et c'était largement suffisant. Ca me rassurait un peu en quelque sorte.

"troisièmement..."

Il eut une hésitation, laissant un moment de suspens dans sa phrase, comme pour m'inciter à l'écouter pour une fois, meme si je n'avais pas perdu un mot de sa réponse.

"Cher médecin pouvez-vous me remettre le document, pour qu'ensuite j'aye voir l'infirmière et ensuite finir par finir."

Bah, du moins, ca ne me concernait pas, ca. Quoi que... Il ne venait pas de dire qu'il allait repartir ? Pourquoi, déjà ? Et pourquoi je m'inquiétais pour ca moi, là ? C'était juste un inconnu croisé par hasard dans l'hopital, rien de plus... Et voilà. Je regrettais de nouveau ma tendre et tranquille vie au chateau familial. Mais puisque je m'étais engagée à vivre seule de mes propres moyens, je devais respecter mes choix, coute que coute.
Je me tournais vers le médecin qui remettait une enveloppe à l'autre jeune homme. Qu'est ce qu'elle contenait ? Vu sa forme, ca devait etre des papiers importants, ou alors même peut etre ... Peut etre, je ne savais pas quoi. Enfin, le jeune homme prit la pochette et sortit de la salle en faisant de la main des signes d'aurevoir. Comme je venais de le croiser, et que je n'allais peut etre jamais le revoir, je ne pris pas la peine de lui répondre, pensant qu'il s'adressait au médecin. Le médecin, lui lui répondit. Et voila, j'avais encore une fois raison. Je m'avancais vers le médecin, et tentait de reprendre notre conversation.

"Voila, si je suis venue ici, c'est dans le but de..."

Je fus coupée par le médecin qui regardait la porte par laquelle le prénommé Itsu était sorti, d'un air songeur.

"Non, non. C'est bon... Si vous avez un quelconque besoin, Mademoiselle Takahashi, je suis à votre service , si cela m'est possible, évidemment."

Rassurée, je continuais ma phrase.

"Dans le but de venir postuler, pour si jamais il y avait un emploi de libre ici..."

Le médecin sourit. Il savait que je venais pour reprendre sa clientèle dans un futur assez proche, mais assez loin aussi tout de même, il était encore assez en bonne santé, et avait juste assez d'argent pour prendre sa retraite.

"Eh bien, c'est d'accord. Votre père m'a fait part de vos talents en médecine, et je ne vois aucune objection à formuler. Vous me semblez etre la meilleure succession possible à mon métier à l'hopital."

Il sourit, et rajouta d'un air malicieux :

"Mais je ne suis pas encore retraité !"

Je souris à mon tour, relevant la blague. Le problème c'est que je cherchais un emploi dès maintenant... Je lui en fit part :

"En fait, pour etre plus précise, je recherche un emploi dès maintenant dans votre service, et je ne sais pas tellement quels sont les offres possibles des postes vacants..."

Le médecin prit un air affligé un peu exagéré, comme théatral, et me dit :

"Ah, ma chère... Si vous saviez tout le personnel dont nous avons besoin... La vocation médicinale disparait maintenant des esprits des jeunes gens, car c'est un métier plutot difficile, et nous y sommes très souvent."

Il ajouta, avec de gros yeux amusants :

"Mais, ca rapporte beaucoup. Je comprends pourquoi votre père a exigé de vous que vous travailliez dans la médecine."

Ce fut mon tour de prendre un air surpris. Comment avait il eu vent des projets de mon père ? Evidemment, ils se connaissaient bien, et avaient surement du parler de moi, car Asano n'avait malheureusement pas d'enfant, donc pas de suite. Mon père devait déjà avoir prévu que je déciderais de partir à LightNightDay, et que je chercherais un emploi en rapport à mes études. Evidemment, il savait que je viendrais vers une de ses connaissances, et en avait fait part à Asano. Je me sentis un peu contrariée, comme si tous mes choix n'étaient plus vraiments les miens, mais ceux de mon père.

Il continua , closant notre entretien :

"Pour l'instant, allez donc demander à l'infirmière de l'accueil quels sont les postes vacants, et si vous n'en trouvez point pour vous, vous aurez toujours la possibilité de m'assister. "

Je m'inclinais, et me relevant, je dis :

"Merci beaucoup, alors. Je vais y aller directement. Encore merci et au revoir."

Le médecin me salua a son tour, puis finalement, je sortis de la salle, en direction de l'accueil. Je marchais quelque temps dans les couloirs, puis finalement, je trouvais un panneau avec la mention "accueil à droite". Je suivis les instructions et me trouvais enfin devant l'accueil, mais l'infirmière parlait déjà à quelqu'un, alors je m'assis dans la salle d'attente à coté.

Lorsque ce fut mon tour, je me levais de ma chaise dans la salel d'accueil, et me dirigeai d'un pas mesuré vers le bureau de l'infirmière. Je lui demandais quels étaient les postes vacants comme me l''avait conseillé le médecin Mr Asano, mais elle me demanda de décliner mon identité. Je me présentais donc, et elle s'exclama que je pouvais choisir parmi le métier qui me plairait si je le souhaitais ! Ensuite, s'éxécutant, elle se dépécha d'imprimer une liste avec tous les postes vacants de l'hopital, et c'est dire s'il y en avait. Puis lorsqu'elle eut fini, elle s'empressa de marquer au stylo en dernier : Assistant de Mr Asano.
Je ne m'attardais pas sur son écriture, et pensais plutot que je n'avais pas tellement le choix. Je devais pour mon futur être l'assistante du médecin, sinon, ma vie n'aurait servi à rien.

je pris la feuille, remerciais la dame de l'accueil, qui s'empressa de se lever pour m'ouvrir la porte. C'était gentil à elle, mais elle n'était pas obligée, enfin, ce n'était qu'un détail, je n'y fit pas attention. Mes pas me menèrent au hasard vers un escalier que je montais en lisant tous les métiers des feuilles qu'elle m'avait remises. C'est vrai qu'il manquait de plusieur métier, cet hopital, mais bon, a ce point... Je n'y avais jamais songé. Peut être que je devrais m'orienter vers une autre carrière... Je poussais la porte tout en haut des escaliers et atterit sur une pièce ou il y avait un petit vent frais.

Je levai les yeux de mes papiers et m'apercus que j'étais sur le toit. Je voulus redescendre, enfin, ce n'est pas un endroit sur lequel on reste, mais une sihlouette attira mon attention. Je m'approchai, curieuse, et distingais le jeune homme de tout a l'heure.

*décidément...*

comme je m'étais approchée, je dus commencer un discours, mais je ne trouvais rien de mieux à dire que :

"J'espère que vous allez mieux..."

Le jeune homme me remarqua, moi qui devait faire tache sur le toit tout gris et tout plat, moi sur mes talons ivoire et dans ma robe rose... Directement il se retourna dos à moi. Quoi ?! Quelle impolitesse... Je l'écoutais néanmoins. Il regardait les étoiles, et me répondit d'un ton froid et sec qu'il allait bien et puis il me réprimanda en me demandant ce que je faisais ici, me disant que j'allais attraper froid.

En effet, je n'y avais pas fait attention, mais je me rendis compte qu'il faisait très frais sur ce toit, et le vent me fit frissonner. Mais je ne voyais pas pourquoi je devrais redescendre seule, si lui pouvait rester... Je voulus lui répondre, mais il faisait vraiment trop froid... Je choisis de m'asseoir et de me recroqueviller pour avoir un peu plus chaud. J'aurais du prendre un pull, quelle idiote. Et puis pourquoi est ce que je ne redescendais pas tout simplement ?

J'aimais les étoiles moi aussi, enfin, peut etre qu'il n'aimait pas, je n'en savais rien, tout ce que je savais c'est qu'il les regardait pour l'instant. C'est ensuite qu'il posa une question inattendue de sa part, sachant qu'il venait de me rabrouer de façon injuste et infondée (bon, si , il faisait froid) :

"D'après vous ces lumières représentent-ils chaque vie?"

Alors là... Mon père m'avait toujours appris à ne pas croire à tout ce qui n'était pas scientifique et sa réponse serait :

"Non, chaque lumière est un astre éloigné plus ou moins de notre planète, et il évolue indifférament des être vivants sur notre corps céleste."

Et je le dis en premier, puis je repensais à ma mère et je complétais ma réponse :

"Mais je sais qu'au fond de mon coeur les gens ont tous une étoile qui veillent sur eux, comme le ferait un ange gardient... Chaque lumière repésente donc chaque vie ici..."

Puis, je me repris de nouveau. N'avait il pas dit "selon vous" ? Je ne devais pas répéter ce que diraient mes parents, mais réfléchir de moi meme...Mon regard se releva vers les étoiles, et mon corps fit de même. Je me rapprochais de lui, qui était toujours tourné, mais sans le dépasser. Je lui dis donc ce que j'en pensais sincèrement :

"Personnellement, si chaque lumière représentait une vie, j'aimerais qu'il fasse moins froid !"

Puis, une bourrasque souffla, ma robe se releva, et par réflexe je me rassis brusquement par terre avec un cri mêlé de frisson. Peu importe les étoiles, je devais vraiment retourner à l'intérieur... Mais j'étais bien décidée à ne pas rentrer seule dans l'hopital. Après ce mini bilan intérieur, je tournais la tete vers mon interlocuteur, et m'apercus que...

[Milles excuses ! Je serais encore absente prochainement !!! Je ne vous abandonne pas pour autant]

Le jeune homme se pencha vers moi et me parla rudement. Moi qui, commencant à sentir les méfaits du froid qui me glacait les mains et le bout du nez, et qui faisait rougir mes joues ( non, pas pour Itsu >< ) me fit entendre raison une fois de plus. Il m'avait dit qu'il fallait que je rentre de nouveau à l'hopital car il faisait froid. Je ne voyais vraiment pas quoi lui opposer comme argument... C'est juste que j'avais envie d'en apprendre plus sur lui ?
Pensant à cela, je rougis encore plus. Mais qu'est ce qu'il m'arrivait ? Pourquoi je ne pouvais pas simplement lui dire merci et m'en aller, comme je devrais selon mon rang faire ? Et que j'aurais du faire depuis longtemps aussi.
*Peut être n'apprécie t'il pas la compagnie des gens comme moi...* pensais je mélancoliquement.

Il mit sa main sur mon épaule. Je baissai le regard et la tête. Bizarre. Heureusement, ses paroles suivantes me dégrisèrent si bien que je retrouvais mon sérieux instantanément.

"Laissez-moi sentir le froid blessant... "

Il ne m'avait pas demandé directement de partir, mais c'était encore pire, comme s'il voulait me faire comprendre que ma présence le derangeait. Enfin, je réalisais que peut etre effectivement je le gênais, après tout je ne savais rien de sa vie, de ses envies, de ses pensées. Tout ce que j'avais de lui c'était :

"Je peux vous racompagner à la porte, si vous le voulez."

Ah, bah... Pourquoi pas ? Mais non. Ma fierté était ma fierté. Je ne veux pas qu'on se débarrasse de moi ainsi. Qu'on me jette avec politesses dans la rue. Non. Je me levais sans aide, dégageant la main de mon épaule. Mon ventre se serra. Etrangement, dès que le contact eut stoppé, le froid me réenvahit. Peu importe. Je me baissais devant lui, une petite révérence, en disant :

"Désolée de vous avoir importuné. Je m'en vais."

Jamais je n'avais parlé comme cela. Et ainsi, la tête haute, je commencais à partir, mes talons beiges claquant sur le sol en béton du toit de l'hopital, en direction de la porte grise.

Arrivée à la porte, je me retournais, interpelée, et m'aperçus que le jeune homme qui venait de me héler d'un air de régler les choses, était assis par terre. Juste après sa phrase, il me sembla qu'il prit un air contri, comme s'il se rendait enfin compte de la façon dont il parlait, dont il agissait. Quoi de pire qu'un souffrant arrogant ? Je retins ma respiration, attendant qu'il s'explique plus que celà.
Je sentais sur mon visage les traits caractéristiques qu'on me demandait de cacher souvent, dans un air de supériorité empreinte de sagesse. Ce que l'on m'avait toujours appris, ce que l'on m'avait enfoncé dans le crâne, ce qui désormais me caractérisait en tant qu'individue, n'était qu'une éducation stricte de fille à papa, comme certains vulgaires aimaient à m'appeler. Et pourtant, dans mon attitude, en ce moment, je me rendais bien compte qu'il y avait un problème. Mais je ne pouvais pas importuner quelqu'un, je ne pouvais pas changer de nature, comme cela, aussi simplement que si j'avais claqué des doigts pour appeler un groom.

Je frissonais lorsque le jeune inconnu devint vulgaire, m'ordonnant de rentrer dans le bâtiment avant d'attraper quelque maladie. Je ne sus pourquoi, mais soudin le vent frais, qui m'avait paru glacial, me parut irrespirable. Quel adjectif utiliser pour de l'air plus que glacial ? Cette question m'obnibula sans raison et je restais hypnotisée à regarder le garçon aux cheveux oranges me regarder agoniser. Evidemment, je ne me voyais pas, mais je savais que je devais sembler normale, comme toujours. Cette expression typique des riches, jsutement, était la non expression. Avoir le visage lisse, les yeux grands ouverts, l'air perpétuellement interéssée, avait toujours été mon quotidien. J'avais déjà fait plusieurs fois des crises d'asthmes mais leur intensité avait augmenté avec l'âge, et pourtant ce soir j'étais impressionnée de la puissance de cette crise.

La constatation de mon cerveau qui fonctionnait dans le danger à toute vitesse, se heurtant à tous les coins, était assez simple. Je ne respirais plus. Je vis le jeune homme se lever, m'ouvrir poliement la porte, mais je ne bougeais pas.
Je réussis à réagir, et posait mes doigts sur mes lèvres. Je sentis ma main trembler légèrement. Pourquoi est ce que je sentais des larmes couler sur mes joues ? Je me donnais en spectacle. J'allais mourir. Que faire ? Je pensais à parler, mais abanbonnais immédiatement cette idée. Mon esprit était comme un oiseau fou de terreur, emprisonné dans une cage qui rapidement se resserrait, la mort se rapprochant derrière les parois de métal le faisant paniquer, se cogner rageusement sur les murs. Mais je n'étais pas claustrophobique.

Je vis le jeune homme s'étonner que je ne bouge plus, que je lui tourne le dos. Mon coeur commencait à battre rapidement. Il fallait que ca passe. Mes crises avaient toujours passé. Aussi fortes qu'elles étaient, elles avaient eu une fin. Celle-ci semblait interminable pourtant. Pourquoi ? Le silence qui régnait aurait pu statufier un mort. Nous étions dans un hôpital, mais j'étais à présent incapable de bouger.

Je pensais au jeune homme, les yeux fixés sur le sol dallé de béton du toit du bâtiment. Il devait se trouver derrière moi, ou peut être était il déjà parti ? Je ne l'entendait pas, mais en même temps, je me dit que je ne l'avais pas entendu partir non plus. Je me souvins qu'il sétait cassé la jambe ou quelque chose dans le genre. De toute façon, lui aussi était souffrant. Génial.

Je sentais que je ne tiendrais plus que quelques secondes. Ma poitrine brûlait de l'intérieur. J'avais mal , et les larmes s'intensifiaient. J'espérais qu'il était parti désormais, et me laissait aller... A quoi bon, de toute façon, j'avais réellement l'impression que cette crise était éternelle... Je sentis mes jambes lâcher et je m'assis puis m'affalait sur le béton glacé. Mes mains se placèrent automatiquement sur mon visage alors que je pleurais à grosses larmes, terrifiée par la mort que je sentais si proche. Je n'avais jamais eu à vivre ça.... Pourquoi maintenant ?

Dans un dernier mouvement empli d'espoir je relevais la tête et regardait les étoiles, et m'aperçut qu'une sihlouette noire me surplombait.

Tadaaaa XD Respirais je de nouveau ? Lemanque d'oxygène m'avait il fait délirer totallement ? Etais je tombée dans le coma et m'étais réveillée , le médecin me surplombait il ? Ou autre ?

Apparemment, ma sauveuse fut une infirmière. Je lus sur son visage le calme inhérent au métier, et me sentis d'une façon quelque peu obscure même à moi même, rassurée. La soigneuse m'attrapa les mains, me détachant les bras de mon visage. Elle devait surement savoir qui j'étais... Mais elle ne fit que se dépêcher d'avantage. Je devais vraiment paraître proche de la mort, aussi pâle et pleurant toute l'eau de mon corps. Puis la femme s'empressa de me frotter vigoureusement, comme si je souffrais de froid. Je papillotais, et finalement, vit la terre s'élever d'une drôle de façon, le ciel partir au loin dans un tournoiement épique. Je tombais dans les pommes... Seulement quelques sensations me restèrent, étrangement. Je sentis les mains froides de la dame de soins m'attraper la bouche,l'ouvrir de force, et y coller ses lèvres pour me procurer le souffle dont je manquais tant. Ce n'était pas vraiment agréable... Je me sentis revenir à moi, et eut terriblement mal à la tête. J'ouvris les yeux et aperçus l'infirmière en train de m'embrasser, me pincant le nez. Je n'eus pas la force d'esquisser le mouvement de recul que j'aurais eu, et contemplais son air concentré tandis que je sentais que ma respiration se stabilisait, petit à petit, mais cela se passait réellement.

Ensuite, lorsqu'elle se releva, je voulus me lever à sa suite, mais ne réussit qu'à me soulever légèremnt avant de retomber au sol, qui bascula de nouveau. Quel mal de tête... Je n'aimais pas cette impression de faiblesse, de ne rien contrôler... De subir les évènements ! Mais mes yeux se refermèrent, sans me demander plus mon avis. Et je m'abandonnais, songeant que je pourrais rien faire de plus. Allais je mourir ? J'avais de solides connaissances de médecine, mais dans l'action cette question me semblait encore d'actualité. Evidemment, lorsqu'on est médecin, on ne ressent pas la douleur des patients souffrants.

J'eus une pensée fugitive pour quelqu'un. Quelqu'un ? qui ca... Je ne me souvenais plus... Bon, commençons par le début ! Etait ce un homme ou une femme? Une femme, non ? Un homme peut être... Quels détails m'avaient marquée ? Une sensation... Le froid ? Le vide ? L'absence ? Le désespoir ? La souffrance ? Oui... Un mélange de tout ceci... Une vision ... ? Obscur.. La nuit étoilée... Du noir... Du bleu... Du gris ? Un peut de ça, oui... Trop compliqué ...

J'ouvris les yeux difficilement, la lumière m'aveugla. Les murs blancs aussi. La chaleur m'étouffa. Je suffoquais à nouveau ? Les larmes ne coulaient plus... Non, je respirais bien... Mais où étais-je ? Je tentais de rouvrir les yeux. La lumière me sembla moins forte, la chaleur moins écrasante. Je relevais la tête, puis ensuite, m'assis, encore trop étonnée de ce qui venait de se passer. Pfiou... Tout ca... je clignais des yeux, et passait une main sur mes joues. Aucune larme, en effet. Tout ceci avait il vraiment été réel ? Ou n'était ce qu'une invention de plus de ma part ? Je secouai la tête, chassant ses pensées encombrantes.

Tout ce qui comptait, maintenant, c'était que je me sentais super bien ! Malgré la douleur que j'avais pu ressentir, après un bon dodo, tout ceci était parti en fumée ! Bye Bye ! Je vis l'infirmière entrer dans la salle d'un air préoccupé, me sourire lorsqu'elle se rendit compte que je l'observais, que je m'étais réveillée. Elle me raconta tout ce qui s'était passé, sur le toit. Alors, c'était bien la vérité.. Réel... Je buvais ses mots, souhaitant réapprendre ce que j'avais momentanément oublié, par la dyspnée (^^) dont j'étais parfois sujette. Je la félicitais chaleureusement, et la remerciais surtout ! Car sans elle, j'aurais trépassé seule sur le toit. A l'évocation de ma solitude, elle se tut, semblant soudain songeuse... A quoi pensait elle ? Dans le silence, quelqu'un prononça soudain :

"Je suis lâche."

Ceci m'étonna. S'ensuivit un rire plein de mépris. L'infirmière grimaça, comme si quelqu'un venait justement de mettre les pieds dans le plat. Intriguée, je descendis du lit sur lequel on m'avait posée le temps que je reprenne mes esprits, apparemment. Je traversais la salle et arrivais à la porte, que je passais d'un pas sûr de moi. Arrivée dans la salle d'attente, je dévisageais les patients qui attendaient, me demandant lequel d'entre eux avait bien pu pronconcer cette phrase mystérieuse qui avait attiré mon attention. Dans la pièce blanche se trouvaient assis, trois personnes. Et au comptoir d'informations se tenait une infirmière candide. J'exclus immédiatement le fait que ce pût être elle, car pourquoi avoir prononcé une telle phrase ? Elle semblait s'ennuyer, et écrivait des choses dans un grand cahier dont elle tournait lentement les pages, comme si elle vérifiait le travail de subordonnés. Je tournais la tête. Les trois patients étaient assis dans cet ordre. Le premier était un homme assez âgé, de forte corpulence, à la barbe émoustillée et aux joues rougies par l'alcool. Des lunettes montées d'or glissaient de son nez répétitivement. Il se tenait le ventre. Impossible qu'il ait dit, je suis lache. La seconde était une petite fille qui pleurait silencieusement, et se tenait la main, qui gouttait du sang. Elle se tenait sur les genoux de la troisième. Une femme d'âge mur, qui devait sûrement être sa mère, ou un parent proche. Je ne m'attardais pas plus longtemps. La petite se mordait les lèvres pour ne pas crier, et donc, elle n'aurait pas pu dire d'une voix blasée qu'elle était lache. De plus, la mère semblait anxieuse, et ne pipait mot. Elle ne hélait que de temps en temps l'infirmière de l'accueil , pour être sure de ne pas être oubliée.

Décidément, j'avais dû rêver. J'allais sortir de la pièce quand quelque chose de coloré attira mon attention. Dans un coin se trouvait un quatrième patient. C'était un jeune homme. Lorsque je le regardais, je croisais son regard. Alors il m'observait depuis tout à l'heure... Je me sentis rougir. Qui était il ? Il semblait me connaître. Je n'eus plus aucun doute. C'était bien cet inconnu qui avait prononcé cette phrase étrange. Je m'approchais de lui, et m'adressais à lui :

Le courage est une valeur appréciée... Pourquoi dites vous que vous êtes un lâche ? Il ne faut pas dire cela sans raison !

Mon ton était courroucé. Cet inconnu que je n'avais assurément jamais croisé nulle part commençait à me taper sur les nerfs, à sortir comme cela des phrases inquiétantes.



" I've got a feeling, a feeling deep inside, oh yeah
Oh, yeah, that's right
I've got a feeling, a feeling I can't hide, oh no no
oh no, oh no
Yeah, yeah
I've got a feeling, yeah "


Entendre cette musique me rassura... Ce jeune homme n'était en effet pas le centre de mon intêret. Je n'aurais pas du agir de cette façon. Je n'eus pas le courage de m'excuser et m'en allais, n'oubliant pas de passer par le bureau du médecin.
Il devait être tard maintenant... Il faisait nuit depuis longtemps dehors.